jeudi 3 octobre 2013

Comment se classer dans les entreprises où il fait bon vivre

Tous les ans le site ‘Great Place To Work’ (http://www.greatplacetowork.fr/) publie, avec ses partenaires média comme Le Figaro, la liste des entreprises où il fait bon vivre. Les résultats 2013 m’ont décidé d’aller voir de plus près ce qu’était une entreprise où il fait bon vivre, selon ce classement.

Selon le fondateur du site, Robert Levering, « Une entreprise où il fait bon travailler est un lieu où vous faites confiance à vos dirigeants, vous êtes fier de votre travail et vous appréciez vos collègues. ». C’est ce que le site appelle le modèle Employé.




Ce modèle fonctionne donc sur la confiance en son management, ses collègues et la qualité de son travail.

Il est également mention sur ce même site d’un modèle Manager. C’est la perception qu’a un manager d’une entreprise où il fait bon travailler. Cette perception s’exerce selon trois critères :
  • Il atteint ses objectifs organisationnels.
  • Ses employés donnent le meilleur.
  • Ses employés travaillent en équipe, dans la confiance, comme une famille.


Ce modèle général, selon le site, est universel, s’appliquant à tous les types d’organisations, toutes les géographies et toutes les démographies. 25 ans d’analyse ont permis d’en arriver à cette conclusion. Et ces analyses sont conduites auprès de millions de collaborateurs en entreprise, selon un index composé de 58 paramètres qui peuvent ensuite servir à calculer des indicateurs clé de performance pour chaque entreprise évaluée.

L’institut ‘Great Place To Work’ est une sorte de cabinet de conseil, né aux USA et déployé depuis 2002 en France. Il a pour vocation « d’aider les organisations à identifier, créer et maintenir un cadre de travail où il fait bon travailler » comme le définit leur site Internet.

Si on regarde un peu le palmarès 2013 des entreprises de plus de 500 salariés en France, voici ce qu’il donne :
  • Les trois premières entreprises sont américaines (1/ Microsoft, 2/ Pepsico, 3/ Mars)
  • La première société française, Davidson Consulting, est quatrième ; c’est d’ailleurs un cabinet de conseil plutôt original dans sa présentation (http://www.davidson.fr/).
  • Le classement est trusté par les entreprises de technologie (EMC² et Cisco apparaissent dans les dix premiers), de produits de grande consommation et de distribution (Décathlon et Leroy Merlin figurent également dans le top 10). Cette tendance est confirmée par le palmarès des entreprises comprises entre 50 et 500 salariés.


Comment être dans ce palmarès ? D’abord il faut faire acte de candidature. C’est une inscription mais elle n’est pas gratuite. Ensuite, viennent les étapes classiques d’évaluation et d’analyse des résultats pour enfin des résultats qui donnent des fois lieux à des prix et surtout labellisent l’entreprise bien classée.
Mais pour avoir un bon classement il est quand même nécessaire de disposer d’un bon climat social selon les critères définis dans le modèle Employé.

La suite de cet article va porter sur le croisement des deux modèles, Employé et Manager, pour illustrer ce qui fera de votre entreprise un bon élève dans ce classement.

On part du principe du Manager (la définition d’un Manager est challengée dans l’article  http://bickley-park.blogspot.fr/2013/03/le-manager-intendant-ou-conducteur.html) selon lequel les employés donnent le meilleur d’eux-mêmes et renforcé par le principe suivant où les mêmes employés travaillent en équipe comme dans une famille au sein d’un environnement basé sur la confiance. 
Ces employés sont donc la clé de ces deux principes et eux-mêmes attendent de leur organisation qu’elle les rende fiers de leur travail, facilite leur relation entre collègues et établisse la confiance durable dans leurs dirigeants. 
Et cette animation est assurée en général par le management intermédiaire, ceux qui sont en direct avec les collaborateurs et qui diffusent les messages du Top Management en la matière.

Le middle management est le vecteur actif de ce succès ; il est donc nécessaire de le former au management (et cette affirmation ne va pas de soi dans toutes les entreprises) et de le responsabiliser sur la fidélité (ou le sentiment d’appartenance) des collaborateurs à l’entreprise. Une entreprise qui considère ses collaborateurs comme des matricules, comme des entités remplaçables, ne peut réussir à responsabiliser durablement son middle management, plus occupé à conserver ses acquis.

Le troisième principe du manager tient à l’atteinte de ses objectifs organisationnels ; une entreprise qui croit que changer l’organisation est un moyen efficace de régler le management (individuel ou collectif) va à l’encontre de ce principe. Le middle management aura encore plus de mal à bien diffuser les messages de ses dirigeants, aussi brillants soient-ils.

On le voit, il n’y a pas de recette miracle mais quelques principes de base à respecter pour bien figurer dans ce classement :
  • Assurer le message du Top Management au Middle Management.
  • Former le Middle Management à la dimension humaine de son métier.
  • Donner au Middle management les outils de communication et les moyens de bien diffuser ces messages.
  • Renforcer la fierté des collaborateurs (Middle Management inclus) par une communication du Top Management sur sa stratégie et ce qui rend l’entreprise si particulière.


Pour ma part, j’ajouterai, pour avoir vécu dans une entreprise américaine de technologie très bien classée plusieurs années de suite, que la fierté des collaborateurs vient aussi avec l’image de marque extérieure de leur employeur, en particulier sur ses produits ou services. 
Une entreprise qui est montrée du doigt comme encourageant des pratiques honteuses (telles que l’emploi des enfants dans le Tiers Monde par exemple) perd rapidement de sa capacité à rendre fiers ses collaborateurs.

Et vous ? Fait il bon vivre là où vous travaillez ?


Thierry Biyoghé